Zermatt

Le domaine roi des Alpes

Texte
Hélène Dubraviez
Copyright
Zermatt Tourisme | Silvano Zeiter | Suisse Tourisme
Parution
Hiver 2024-2025

Tout est question d’altitude. Plus haut domaine skiable des Alpes, culminant à 3’899m, Zermatt est, par voie de conséquence, l’un des plus enneigés du continent. L’un des plus beaux, aussi, enchâssé parmi une myriade de sommets de plus de 4’000m.

Il faut une bonne heure de train, depuis la vallée du Rhône, pour rejoindre Zermatt. Nichée dans la généreuse échancrure de sa cuvette, tout au fond de la Mattertal, la mythique station apparaît subitement au débouché d’un énième tunnel, terre promise somnolant sous ses coussins de neige. Au sud-ouest, l’œil dérive d’emblée vers la singulière pyramide du Cervin. Signature sur le ciel de la station — comme sur celui de la nation.

À plus de 1’600 m d’altitude, Zermatt campe au cœur même d’un territoire regroupant la plus grande concentration de sommets de plus de 4’000 m des Alpes (près de la moitié !). Le point culminant de la Suisse est là : la pointe Dufour (4’634 m), au mont Rose. Le Dom (4’546 m), le Liskamm (4’532 m), le Weisshorn (4’505 m) aussi. Où que rebondisse le regard, tout n’est que montagnes majestueuses, forêts défiant l’altitude et glaciers géants en écharpes, réunis en une enceinte sans égale formant sanctuaire.

La station de tous les records
Cantonnée année après année au sommet des classements des meilleures stations de ski, Zermatt forme, en toute logique, le plus haut domaine du vieux continent. Survolant le glacier de Théodule, le téléphérique du Petit-Cervin y atterrit à l’altitude des aigles (3’883 m) — et le téléski de Gobba di Rollin s’envole même au-delà, jusqu’à l’altitude record de 3’899 m. On est déjà là à fleur d’Italie, prêt à dévaler vers Testa Grigia et Breuil-Cervinia pour savourer un chamois à la polenta, avant de remonter la pente.

Impossible de parcourir toutes les pistes en une journée, même pour les meilleurs riders. Développé sur quatre axes majeurs (Rothorn, Gornergrat, Petit Cervin et Italie) entrelacés de zones de tranquillité réservées à la faune, le domaine transfrontalier s’étire sur 360 km (dont 200 km en Suisse). De quoi en faire, là encore, l’un des tout premiers d’Europe, sécurisé aux trois-quarts par des systèmes d’enneigement artificiel — on n’est jamais trop prudent. Son amplitude est telle que, de haut en bas, on skie non-stop sur 25 km et 2’279 m de dénivelé ! Dans le viseur, toujours, le Matterhorn trône, leitmotiv servi sur un plateau par une multitude de terrasses panoramiques éparpillées à travers la montagne. Ni remontée ni piste sur l’icône, cependant. Tout juste le télésiège de Hirli ose-t-il effleurer sa base, permettant une descente (rouge) hautement instagrammable.

Des infrastructures à la pointe de la technologie
Plus grand opérateur de remontées mécaniques de Suisse, veillant sur ce domaine sans égal, les Zermatt Bergbahnen ont depuis longtemps fait le pari de l’investissement et du confort. Dans le sillage du vénérable train à crémaillère du Gornergrat (inauguré dès 1898), funiculaire souterrain, téléskis, télésièges, télécabines et téléphériques se sont, au fil du temps, attaqués aux pentes pour rendre le cœur des montagnes accessible à tous.

Depuis plus de 20 ans, la société fait appel au meilleur de la technologie. Il y eut d’abord le téléphérique du Hohtälli (avec le plus haut pylône de Suisse, à 94 m !) et le Furggsattel Express (le plus long télésiège sur glacier d’Europe). Puis sont apparus télésièges à bulles (pour lutter contre le froid des hautes altitudes), téléskis à haut débit et, plus récemment, la télécabine tricâble du Petit Cervin, la plus élevée du monde, qui a doublé la capacité de desserte de cette destination phare de la station. En 2023, elle a été prolongée vers l’Italie, permettant l’inauguration de la X-Alps, une traversée intégrale des Alpes à pieds secs. Autant de renforts appréciés pour desservir le domaine skiable.

Après plus d’un siècle et demi à faire de leur coin de montagnes un grand terrain de jeu, les Zermattois ont acquis une rare expertise dans l’art de sublimer la glisse. Hôtels d’altitude, restaurants gastronomiques (ou plus simples), bars et chalets s’éparpillent ainsi au fil des courbes de niveau, offrant autant de parenthèses douillettes en pleine nature — et une multitude d’activités qu’une vie entière ne suffirait pas à expérimenter.

matterhornparadise.ch