Face au Cervin,

exactement

Texte
Daniel Bauchervez
Copyright
Parkhotel Beau Site AG
Parution
hiver 2020-2021

Tout remonte à la Belle Époque et à l’âge d’or de l’alpinisme. En 1907, le Grand Hôtel Beau Site ouvre ses portes – et fenêtres – face au profil intangible du Cervin. Cinq étages de chambres d’un luxe alors rare, aux toits de château enchâssés d’une tourelle portant haut la croix suisse. Cent treize ans plus tard, l’établissement achève tout juste une cure de jouvence.

1907. Theodore Roosevelt règne sur les États-Unis, le tsar Nicolas II sur la Grande Russie et Édouard VII a succédé depuis quelques années à peine à sa mère, la reine Victoria. En Afrique du Sud, Gandhi appelle à la résistance pacifique, tandis que, en Finlande, sont élues les premières femmes députées de l’histoire… À Zermatt, le Gornergrat Bahn attire un nombre grandissant de touristes, aristocrates et fortunés. Le Beau Site devient l’un de leurs havres favoris l’été, puis l’hiver après 1927, lorsque le train ne s’arrête plus aux premiers flocons.
Aujourd’hui comme hier, la façade héroïque et élégamment géométrique de cette grande dame — comme disent les Anglo-Saxons — s’ouvre sur un vaste hall où Hercule Poirot aurait toute sa place. L’hiver, un feu de bois s’y consume dans l’âtre. Le Parkhotel Beau Site, c’est toute la tradition hôtelière suisse, le Cervin en plus. Un confort irréprochable. Un service impeccable et sympathique, appuyé sur une équipe pléthorique de 65 employés en pleine saison. Un luxe douillet, mais sans esprit guindé.

Un hôtel qui traverse les époques
Le respect de la tradition n’oblige pas à figer le temps. Largement rénové au cours de l’automne 2019, le Beau Site s’enorgueillit désormais d’espaces communs revisités — le lobby et la réception, le bar, les restaurants. Déjà, en 2016, le spa, parmi les principaux atouts de l’établissement, avait été modernisé, avec piscine (à 30°C), duo de grands jacuzzis (à 36°C), hammam, sauna finlandais et vitarium (à la chaleur et l’humidité moins intenses). Ensuite: une séance détente, un massage aux pierres chaudes, à l’huile de sésame dans la tradition ayurvédique, ou façon lomi lomi hawaïen. Avec rafraichissements et en-cas à disposition!
Le soir, on se retire dans les chambres classiques du bâtiment historique, ou dans celles de la Villa attenante (bâtie en 2010), aux atours de grand chalet, plus amples encore et bardées de baies vitrées. Une même constante les unit: une vue sublime sur l’iconique Cervin — servie, pour les plus chanceux, depuis leur lit. Et si la vue prime, il y a mieux encore: la suite familiale occupant la tourelle sommitale de l’hôtel principal, avec sa véranda offrant un panorama à plus de 180°! On y accède par un escalier à colimaçon en verre.

Honneur aux producteurs locaux
Côté table, le Beau Site évolue aussi. Remplaçant l’ancienne brasserie, The Grill, son restaurant référence, sert viandes et poissons grillés de qualité, dans de nouveaux atours. Les produits régionaux et saisonniers figurent ici en (très) bonne place. Parmi les fournisseurs figurent la coopérative alpine de Riffelalp (pour le bœuf) et la ferme bio Ebneter (porc et agneau). Le chef allemand Christoph Nienstedt, installé depuis trois décennies en Suisse (après avoir travaillé pour la famille royale suédoise!) prépare ses propres saucisses et viande séchée. Le yaourt est acheté localement à la Fromagerie Horu, le fromage à Stafelalp et l’emmental AOP chez Jumi à Oberhünigen. Autant de produits que l’on retrouve sur les tables du généreux petit-déjeuner et du 3 Seasons, le nouveau restaurant buffet de l’établissement. Quant à la cave, elle ne manque pas de bouteille(s). Les crus du Valais y partagent la vedette avec ceux d’Italie et de France — occasionnellement présentés lors de dégustations à la vinothèque Divine. Et pourquoi ne pas s’offrir un verre au Bar 1907? Revisité sur des touches contemporaines, le lieu sublime mieux encore la Belle Époque si chère au Beau Site, avec pianiste à demeure après 18h. Le point commun de ces différents espaces? Un goût consommé de l’épure alpine, matinée de matériaux naturels chaleureux, et une quête assidue du panorama, Cervin aux premières loges.

parkhotel-beausite.ch