David Bagnoud, Président de Lens

Itinéraire d’un enfant du pays

Texte
Claude Hervé-Bazin
Copyright
Luciano Miglionico
Parution
Décembre 2025

Bagnoud. Le nom résonne comme une évidence sur le Haut-Plateau. Impliquée depuis longtemps dans la gestion des affaires locales, la famille a donné à Lens son actuel président: David Bagnoud. Un homme aux multiples casquettes et volontés.

Le fait de grandir au cœur des montagnes, entre randonnées, glisse et équitation, façonne-t-il la colonne vertébrale d’un homme ? L’exemple de David Bagnoud pourrait le laisser penser. Dès l’enfance, le jeune lensard fait montre d’une forte indépendance d’esprit. Sa carrière ? Ce sera optique et commerce. À 19 ans, il inaugure son premier magasin à Crans-Montana, alors qu’il poursuit encore ses études !

L’intéressé abonde : « je suis un entrepreneur dans l’âme ». Avec cette volonté chevillée au corps de bien faire, pour soi, pour tous. Bientôt, David Bagnoud se penche avec attention sur la politique locale. Non par goût des joutes verbales et des jeux de pouvoir, mais, fort de son expérience professionnelle, pour participer « à la recherche de solutions, par intérêt pour le développement et l’avenir de la région ».

D’abord conseiller communal, il devient, à 38 ans, en 2009, Président de la commune de Lens — la plus vaste, alors, des six du Haut-Plateau. Pensant ne faire qu’un mandat, il se jette à corps perdu dans les dossiers sans envisager une éventuelle réélection. Peut-être est-elle là, en fait, la clef du succès en politique ? Dans ce souci vertueux du résultat et de l’intérêt commun. La population approuve, en tout cas, qui le réélit en 2012, 2016, 2020 et 2024, pour un cinquième mandat.

David Bagnoud, quels sont les projets menés à bien dont vous êtes le plus fier ? Je suis très fier d’avoir anticipé et contribué à la création de plusieurs zones hôtelières dans les années 2010, mais aussi du développement de Lens et des hameaux. Je tiens tout particulièrement à souligner le projet de l’école internationale.

Quelle place occupe la commune de Lens sur le Haut-Plateau?

Une place très importante, car elle couvre une grande partie du territoire de Crans ! Elle abrite le Golf Ballesteros, et sa contribution au développement harmonieux des trois communes du Haut-Plateau joue un rôle prépondérant. La partie touristique — le golf, le ski, la création d’hôtels plus encore — apporte une contribution majeure à notre région, renforçant son attractivité. Le Régent Collège favorise à l’emploi à l’année et la viticulture compte.

Quels sont vos projets prioritaires pour ce cinquième mandat?

La problématique du logement devient de plus en plus importante. La commune prévoit d’investir dans la création de logements destinés aux habitants et aux travailleurs de notre région. La mobilité constitue aussi un enjeu majeur : la commune est en train de réaliser un parking d’environ 250 places au centre de Crans. Par ailleurs, la construction d’un nouvel hôtel sur les hauteurs est sur le point d’aboutir.

Quelle importance doit être donnée au développement durable et à la transition énergétique — sur la commune, sur le Haut-Plateau, en Valais?

Ces questions sont majeures, qu’il s’agisse de communes touristiques ou non. C’est pourquoi nous avons engagé une déléguée à l’énergie afin de réfléchir à l’ensemble de nos projets concernant le photovoltaïque, le chauffage à distance et d’autres solutions.

Parlez-nous de l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM).

Je pense que la création de l’ACCM a permis de simplifier certaines procédures liées à la gestion de la partie touristique. En revanche, elle a accru le rôle et la charge de travail que nous assumons : nous avons presque une deuxième commune à gérer ! La fusion de Montana, Mollens, Randogne et Chermignon au sein de Crans-Montana en 2017 n’a pas fondamentalement modifié les relations avec Lens et Icogne ; toutefois, le fait d’être trois communes au lieu de six simplifie les démarches.

Qu’est-ce que l’Association des communes touristiques valaisannes de montagne (ACTVM), dont vous êtes président?

La création de cette association, réunissant 9 stations, s’est imposée naturellement. Nous formions auparavant une amicale informelle, au sein de laquelle nous discutions de sujets concernant les intérêts touristiques, comme la péréquation. J’ai souhaité officialiser cette structure pour nous permettre de mieux aborder les problématiques partagées — tourisme, mobilité, logement —, mettre en commun les solutions apportées et réfléchir ensemble aux enjeux touristiques à venir.