The Cambrian

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Texte
Daniel Bauchervez
Copyright
Frederik Wissink
Parution
Décembre 2025

Surplombant le fond de la vallée d’Adelboden, l’Hôtel The Cambrian campe sa piscine panoramique face aux montagnes rayonnantes. Un refuge parfait pour respirer l’hiver dans la grande tradition de l'hospitalité suisse — touches design et anglophones en prime.

Remontant doucement la vallée de l’Engstlige, dos au lac de Thoune, la petite route s’infiltre entre forêt et alpages semés de chalets. Déjà, le brouhaha du quotidien s’estompe. Dans l’axe, un phare tout blanc — non, un paravent, monumental : le Wildstrubel (3’244 m), cachant au revers le glacier de la Plaine Morte et le Simmental.

Perché sur sa terrasse ensoleillée, au-dessus des ombres de la vallée, The Cambrian domine gentiment les sapins transformés en bonshommes de neige et les toits d’Adelboden, aux aspérités gommées par une épaisse couche de poudreuse. Côté pile, au pied d’une façade tout en balcons, certains barbotent déjà dans une eau délicieusement chaude, face aux sommets et à la couronne sombre de falaises griffées par les chutes d’Engstlige — figées. Le corps bien au chaud. Un flocon sur le nez. Voilà la signature de l’hôtel : une piscine à débordement panoramique enrubannée de jets relaxants et de volutes de vapeur, baignant dans sa bulle de sérénité. Un sas la relie au bassin intérieur, illuminé par sa propre voûte étoilée, au hammam et au sauna. Tout pour décompresser.

La tradition, (sacrément) revisitée
Sous une carapace évoquant quelque chose de la Belle Époque, l’hôtel, estampillé 4-étoiles, joue l’union de l’intemporel (tendance lumberjack chic), du design et du contemporain. Lobby épuré aux chaleureux arrondis de canapés et de bois.

Piano-vache. Billard. Mobilier fluide, têtes de lits et couleurs forestières, à mi-chemin de l’urbain, de l’alpin et du lodge perdu dans les landes britanniques. L’Axe Bar (sans hache) est à cette même image, avec sa cheminée encagée de verre et son ambiance cosy de bibliothèque. Le petit déj aussi, luxueux mais régional avec sa panoplie de fromages et de viandes séchées.

Bardé de baies vitrées, aéré comme beaucoup d’autres espaces de l’hôtel, le restaurant a lui aussi été dessiné avec le panorama en tête. À la table de Bryn Williams, le chef gallois, auteur d’un livre remarqué sur les légumes, le partage (des petites assiettes) et le local font la norme. Pas de plats aux noms ronflants et prétentieux à la carte, mais des ingrédients précis, un menu pescétarien et de réjouissantes notes d’inventivité. Un fish & chips cubique ? Une tarte Tatin mariée à une glace au laurier ? Why not ? Déconstruction, reconstruction, la cuisine est un éternel recommencement. Et The Cambrian un excellent ambassadeur.

thecambrianadelboden.com