
Quête de sens
Au CERVO, luxe rime avec durabilité
Niché sur un flanc de montagne, l’écrin de l’Hôtel CERVO invite certainement à considérer avec respect la nature environnante — son éminence le Cervin surplombant le panorama. Fort de cette conviction, l’établissement s’est réinventé en destination durable, célébrée à travers un festival, A Love Beyond.
Le long de l’escalier menant au spa, un majestueux macramé déroule ses longs nœuds couleur crème. « Il s’agit d’une œuvre commune, réalisée par les participants au festival A Love Beyond l’an passé ; c’est un beau souvenir du temps passé ensemble », se rappelle Dörte Bundt. L’artiste berlinoise revenait cette année pour la troisième édition de l’évènement, durant lequel elle devait animer un atelier de tissage d’herbes séchées, laine, pommes de pin et autres trésors naturels sur un canevas de branches. Le festival est orchestré par son compagnon Joel Isaac Black — DJ aux multiples talents, dont le look autant que l’état d’esprit sont décidément super tendance. Par de telles initiatives, le CERVO fait souffler un vent d’innovation sur l’hôtellerie haut-valaisanne, démontrant que haut de gamme peut rimer avec durabilité, authenticité et « coolitude ». Cette certitude infuse le festival A Love Beyond, mais aussi tout le calendrier de cet hôtel ecofriendly.
La durabilité, le vrai luxe !
Au CERVO, la sobriété est devenue un principe de base. L’objectif ? Une production d’énergie totalement neutre en CO2 pour le chauffage et l’eau chaude — aujourd’hui produite à 99 % par géothermie. Un engagement ferme en faveur de l’approvisionnement local, aussi. Ainsi, les restaurants Ferdinand et Madre Nostra se concentrent-ils sur les mets régionaux et la table orientale du Bazaar sur des plats majoritairement végétariens. Membre fondateur du réseau Responsible Hotels of Switzerland, détenteur des labels Sustainable living et Fairstay, le Cervo a remporté en 2023 la palme suisse des établissements de luxe durables remise lors des World Luxury Hotel Awards — et même le titre mondial dans la catégorie « complexes hôteliers de montagne ».
Chambres et appartements de ses chalets de bois n’abandonnent pourtant rien en termes de luxe, comme si l’expérience avait tout simplement été ajustée au respect des limites de la planète. Ce positionnement se ressent jusque dans la décoration, qui fait la part (très) belle aux matières naturelles, bois et pierre, relevées des couleurs de bouquets de fleurs séchées. Au spa, une piscine naturelle bordée de joncs côtoie un bassin thermal se déversant en cascade et une yourte. Menu de soins relaxants, menu d’oreillers dans chaque chambre, tout est pensé pour le confort des hôtes. Au final, ce positionnement dans le luxe durable s’avère fructueux : l’hôtel affiche souvent complet.
Parenthèses inspirantes
A Love Beyond aura été, cette année encore, l’occasion de tisser des liens. Tout est fait pour. Musiciens, professeurs de yoga, artistes et même employés du CERVO échangent volontiers avec les clients — une décontraction voulue par l’établissement. Les activités proposées cherchent à faire éclore une certaine magie. Bols chantants, ateliers de cuisine, de photographie, de teinture naturelle, DJ live-sets, concerts de guitare, mais aussi yoga, quantum healing et psychedelic breathwork… lorsque l’intitulé s’avère mystérieux, « autant tenter l’expérience ! » déclarent les participants, qui expliquent vouloir « se ressourcer et se reconnecter ».
Si l’ambiance évoque le flower power, les thématiques de la durabilité et du retour à la nature ne pourraient être plus actuelles, dans l’état d’urgence climatique. Ainsi, la marque Breitling — partenaire du CERVO depuis sa rénovation et son repositionnement en 2021 — est venue présenter de façon informelle, à travers quelques anecdotes, sa stratégie et les chiffres-clés de son Rapport de responsabilité sociale et environnementale. Moment très attendu du festival, l’ambassadeur de Breitling Bertrand Piccard délivrait quant à lui un inspirant discours. L’explorateur y soulignait la nécessité de « créer une nouvelle narration autour de la protection de l’environnement », grâce à des entreprises innovantes en matière de durabilité. L’homme parle d’expérience : « Les professionnels de l’aviation déclaraient impossible la réalisation d’un tour du monde en avion sans recours à de l’énergie fossile. Je ne connaissais rien au domaine, c’est ce qui m’a permis d’envisager le défi sous un angle nouveau… et de réussir ! » Galvanisée par ces mots, l’assistance, des étoiles dans les yeux, se montre soudain prête à déplacer des montagnes — avant d’échanger sur la terrasse du CERVO, sur fond mordoré d’été indien et de musique électronique.