
Moncler, l’étoile des neiges
De la montagne aux podiums : l’odyssée d’une marque
Née en montagne, grandie en ville, Moncler marie le meilleur des deux mondes : tradition et mode, appel des cimes et bruissements de bitume, technicité et look.
Moncler, comme Monestier-de-Clermont. Un village posé entre massifs du Vercors et du Dévoluy, près de Grenoble (F), sur les vieilles routes de la transhumance. Les pieds dans le terroir, la tête dans les montagnes. L’histoire est pleine de rebondissements. Elle débute en 1952 autour de quelques plumes d’oies fourrées dans des vestes pour tenir chaud aux ouvriers de l’usine, qui fabrique alors sacs de couchage et tentes télescopiques. Vraiment miraculeux, ce duvet d’oie. L’idée devient produit. L’alpiniste Lionel Terray l’adopte. Ce Grenoblois pur souche, membre de l’expédition qui vient de défricher le premier 8’000 m (l’Annapurna), s’adjuge bientôt le Makalu — tout habillé de Moncler. Une collection de la marque porte son nom. Une décennie plus tard, les Jeux Olympiques s’invitent à Grenoble. Pour Moncler, c’est le grand jour : ses anoraks emballent les skieurs de l’équipe de France, qui décrochent l’or — trois fois, pour Jean-Claude Killy. Pour le grand public, au début des années 1970, la doudoune s’appelle Moncler ou ne s’appelle pas.
La piste aux étoiles
Les années 1980 voient la doudoune accéder au statut d’objet de mode. Les plus grandes griffes s’y intéressent et Moncler entame une collaboration avec la créatrice Chantal Thomass, qui chasse les fermetures éclairs, adopte boutons, strass, satin et fourrure. Au même moment, en Italie, la doudoune Moncler aux boudins matelassés, gorgée de taches colorées, devient fétiche des ados milanais. La marque franchit allègrement les Alpes.
Aujourd’hui plus que jamais, l’heure est à la couture et au luxe. La doudoune, réappropriée au sportswear, a explosé son carcan montagnard et déferlé dans les villes qui comptent, à travers un grand réseau de boutiques siglées Moncler. Des collaborations éphémères ou de plus longue haleine se sont nouées avec des designers de renom, comme la Japonaise Chitose Abe inventrice de la jupe en doudoune et le chanteur américain Pharrell Williams. Depuis 2018, le projet Genius s’impose. Le parrain du streetwear japonais Hiroshi Fujiwara, l’actuel directeur artistique de Givenchy issu de la mode urbaine Matthew Williams, le pape du workwear Craig Green, les rétro-viseurs japonais de Hyke, le très singulier Sandro Mandrino et beaucoup d’autres ont signé des collections Moncler.
Tout ramène toujours à Grenoble
Pour autant, la marque n’oublie pas son ADN montagnard. Le cultive, même, à travers ses nouvelles chaussures Trailgrip aux crampons surdimensionnés et son indéfectible collection Grenoble — la plus technique, remise au goût du jour, sans perdre de vue l’après-ski… Patchs de couleur pétulants, coutures thermoscellées, visière rigide, fermetures zippées imperméables, les modèles Brizon, Hintenburg et Cerniat (ce dernier doublé de duvet) jouent chacun à leur manière sur les deux tableaux, entre style affirmé et capacité à affronter un blizzard sans se perdre de vue ! Et pour trinquer ? La veste réversible Hostun se retourne en fonction des humeurs et des rencontres off-piste.
Le meilleur ? Membre fondateur du Fashion Pact, Moncler s’est engagée en faveur de pratiques plus respectueuses de l’environnement. Sa récente collection Born to Protect, conçue exclusivement à partir de matériaux à faible impact environnemental, le prouve. Un beau cadeau d’anniversaire pour célébrer les 70 ans de la marque.