La légende de la PdG

s’écrira encore à Zermatt

Texte
Laurent Grabet
Copyright
PdG François Perraudin
Parution
hiver 2019-2020

« La Patrouille des Glaciers fait partie du patrimoine suisse, des grands rendez-vous mondiaux, à l’instar d’autres épreuves phare comme le marathon de New York. C’est la plus grande course de ski-alpinisme d’une journée au monde par sa longueur, son dénivelé, le nombre de participants et de spectateurs. » Le colonel EMG Daniel Jolliet, 58 ans et « nouveau » commandant de la PdG, aime son épreuve et ça se sent ! Lui-même l’a bouclée sept fois en dix-huit ans

Un défi sportif et militaire hors norme
«LA Patrouille», comme on la surnomme, contribue indiscutablement à l’image d’excellence de la Suisse et de Zermatt. C’est là en effet, sous l’œil sévère de l’iconique Cervin, que débutent ces dantesques 57,5 km, parcourus dans l’univers enchanteur mais sans concession de la haute montagne, jusqu’à Verbier. En chemin: 4’386 m de dénivelé positif et 4’519 m de descentes... Ces chiffres surprendront les initiés, qui gardent pour la plupart en tête 53 km et D+3’990 m. «Le parcours 2020 ne va pas drastiquement changer, mais les nouveaux outils GPS ont permis d’établir que la longueur et les dénivelés de la course étaient jusque-là sous-estimés de manière non négligeable», révèle le commandant. Les «finishers» des éditions précédentes seront ravis de l’apprendre. Leurs réussites passées n’en étaient donc que plus belles! À l’heure où vous lirez ces lignes, les inscriptions seront malheureusement closes. Seules 1600 patrouilles de trois auront la joie de rentrer dans la légende du 27 avril au 3 mai prochains, sur la grande ou sur la petite Patrouille des Glaciers — et sous les acclamations des quelque 40000 spectateurs habituellement répartis en divers points du parcours, tout au long de la semaine de course. Le tirage au sort laisse derrière lui près de 300 patrouilles déçues. Mais la sécurité, l’une des valeurs cardinales de la compétition, l’exige. Pour l’assurer, l’armée suisse se mobilise avec sa rigueur bien connue huit semaines durant «sur zone». Au plus fort de l’événement, pas moins de 1600 soldats et hommes de la protection civile seront engagés, dont 200 soldats sanitaires et médecins, plus une quarantaine de guides de montagne et de spécialistes avalanche.

 Un mythe à ne pas prendre à la légère
Nul ne peut dire si les records masculin (5h35) et féminin (7h15), tous deux établis lors de l’édition 2018, courue dans des conditions exceptionnelles, seront battus. Une chose est certaine cependant: même si la seule ambition de la plupart des participants est de réussir à terminer, on ne se frotte pas à ce mythe à la légère. Un copieux entraînement physique et technique, voire même psychique, s’impose pour venir à bout des exigeantes barrières horaires. «La PdG n’est pas seulement une course, c’est une aventure humaine à trois, un voyage à travers l’histoire, la montagne, l’amitié et l’émotion», conclut joliment le Commandant Jolliet. L’une de ces épopées où le but final est finalement moins édifiant que le chemin y menant. Tous ceux qui ont eu la chance, au moins une fois dans leur vie, de participer au solennel briefing d’avant-course au pied de l’église de Zermatt et de s’élancer quelques heures plus tard de la place de la gare, le savent bien. 

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