
Une école internationale
où le ski est roi
Quel est le point commun entre le pilote automobile canadien Jacques Villeneuve, l’actrice française Charlotte Gainsbourg et le président nord-coréen Kim Jong-Un? Tous ont étudié dans une école internationale en Suisse. Car si notre pays est connu pour ses montagnes, ses fromages, son chocolat et ses banques, il l’est aussi pour ces établissements privés et l’éducation de haut niveau qui y est dispensée.
Former des citoyens du monde
Lancée en 2010, la Lemania-Verbier International School entre clairement dans cette cour très fermée. Quelque 130 élèves de 3 à 15 ans, originaires d’une vingtaine de pays, y sont scolarisés en uniforme. L’écolage s’élevant entre 25000 et 35000 francs — dans la moyenne suisse de ce type d’établissement —, la LVIS accueille naturellement surtout des jeunes issus de milieux sociaux-professionnels privilégiés. Parmi eux, quelques enfants d’aristocrates appréciant particulièrement la discrétion bagnarde. Il est vrai qu’à Verbier plus qu’ailleurs encore en Suisse, lorsqu’on croise un Richard Branson ou un Peter Brabeck (ex-PDG de Nestlé) les skis sur l’épaules, dans la rue, on fait mine de ne pas le reconnaître...
À la Verbier International School, on met un point d’honneur à «former des citoyens du monde». L’enseignement dispensé en anglais, avec des cours de français en parallèle, se veut holistique: il nourrit toutes les facettes de l’être humain. Les valeurs sous-tendant ce cursus, débouchant sur un diplôme IGCSI reconnu partout sur la planète, sont elles aussi très anglo-saxonnes. «Nous souhaitons en particulier développer chez nos élèves l’ouverture d’esprit, l’audace, l’intégrité, la communication, la curiosité et l’esprit critique», relève Thibaut Descoeudres, directeur de l’établissement. Pour cela, cet ancien parapentiste d’élite de 44 ans et la vingtaine de professeurs formant son équipe pédagogique, cisèlent un «enseignement sur mesure» par petits groupes de 5 à 15 élèves, «en évitant une transmission verticale du savoir, un peu datée».
La montagne comme terrain d’apprentissage
Tous sont convaincus que leurs protégés n’apprennent pas plus dans les deux chalets hébergeant les salles de classe qu’en se frottant aux montagnes qui leur font face. Le sport en général — et le ski en particulier —, tiennent une place centrale dans cette scolarité atypique en altitude. C’est d’ailleurs souvent pour l’offre locale que les parents d’élèves se sont installés à Verbier et y ont scolarisé leurs enfants. Tout l’hiver, les jeunes skient donc au moins deux fois par semaine. Certains visent l’excellence en prenant part à des compétitions sur piste ou en freeride. Un partenariat a même été développé avec la Freeride World Tour Academy de l’École Suisse de Ski de Verbier. Une formule qui marche plus que bien: la liste d’attente pour intégrer l’établissement s’allonge (une vingtaine de jeunes ont postulé). Un internat devrait voir le jour prochainement.