La Réserve

Un air de dolce vita

Texte
Claude Hervé-Bazin
Copyright
La Réserve Genève Hotel and Spa
Parution
Été 2024

Un voyage immobile. Une parenthèse enchantée aux portes de la ville, sur un territoire secret préservé des regards. Voilà l’essence du La Réserve Genève Hotel and Spa, blotti dans 4 hectares de verdure sur les berges du petit lac, rive droite.

Les embruns du jet d’eau s’éloignent dans des éclaboussures de Léman. Ronronnant sous un bain de soleil, le coquet motoscafo (vedette) de La Réserve — tout en bois verni — file bon train, cheveux et croix suisse au vent. La ville dans le rétroviseur (quel rétroviseur ?), les Alpes en toile de fond, battant la chamade sur l’horizon oriental.

L’arrivée est resplendissante. Un ponton privatif déroulé comme un rêve sur l’eau et, déjà, une villa tout en verre, sirotant le paysage à tous les étages — jusque sur le large tapis de gazon l’enveloppant. Là-haut, vu du lit, vu de la baignoire en îlot, les voiliers dansent pour les montagnes. L’aéroport de Genève n’est pourtant qu’à 3 kilomètres.

Une retraite
Un passage secret plus tard, l’hôtel est là. Comme un lodge dans sa savane savamment soignée, comme un opulent refuge dans sa vaste clairière coupée du monde, fleurant bon l’herbe fraîche et les buis taillés. Une immense piscine trapézoïdale y déroule ses longueurs inégales. Plus loin, des haies façon pièces d’échiquier dissimulent des terrasses très privatives butinant le parc, en toutes intimités.

Pas de numéros à La Réserve. Rien que des sourires et la bienveillance dans l’œil du voiturier, du bagagiste, du groom, du réceptionniste, des serveurs et du personnel d’étage. Chaque client, ici, est connu par son prénom. Ses goûts et préférences sont notés — portant à un niveau stratosphérique ce souci du détail et cette discrétion indissociables de l’hôtellerie de luxe suisse.

Un sanctuaire
Vin, fruits, gâteaux, bonbons pour les enfants… l’arrivée dans la chambre est déjà une récompense. Supérieure aux bruns chamarrés de terres africaines. Deluxe tout en vieux rouge colonial et parquet de chêne. Suites chamarrées aux bordeaux britanniques, champagne et chocolat, ou terrasses tropéziennes, jusqu’à la présidentielle réinterprétant une Afrique de légende, l’exotisme est partout — mais partout discret.

Ici comme ailleurs, certains courent après le temps, de rendez-vous en réunions d’affaires. Beaucoup reviennent le week-end, en amoureux ou en famille — car, oui, les familles sont ici les bienvenues. Facile d’occuper les chérubins à La Réserve… Entre le tapis lion, la tente-cabane et les coussins doudous de la chambre des enfants, les multiples activités (gratuites) de La Petite Réserve (atelier sushi ? why not!) et le créneau horaire dédié à la piscine du spa, fort est de croire qu’ils dormiront bien ce soir.

Un remède
Le mot est un peu fourre-tout. D’un lieu à l’autre, le « spa » peut aussi bien désigner un sous-sol humide qu’un délicieux univers parallèle invitant à vivre une expérience à grande échelle. Au Spa Nescens de La Réserve (2’500 m2 !) c’est clairement la seconde définition qui prévaut. Tout y appelle à réveiller ses sens, dans une synergie holistique anti-stress et anti-âge qui conjugue soins sur mesure, nutrition, médecine et activités physiques. Si les horlogers suisses subliment le temps, ici, on le remonte !

Comme partout à La Réserve, l’écoute et l’approche douce priment. Ce qui n’interdit pas une bonne suée dans la salle de sport, un entraînement un peu poussé avec un coach privatif, une séance de tennis ou… de ski nautique ou de wakeboard, Léman oblige.

Un festin
Toujours, à La Réserve, s’exprime le sentiment d’être privilégié. Jusque dans les cuisines où, parfois, le chef invite ses hôtes. Les chefs, devrait-on plutôt dire, avec un « s ». L’établissement compte en effet deux tables principales, déclinant autant d’ambiances. Au très orientaliste Loti, imaginé par le décorateur Jacques Garcia, une jungle très contrôlée prospère sous la présidence d’un éléphant de bronze et de perroquets de bois colorés devenus légendaires. Tout l’appel du voyage est là, jusque dans l’assiette, sublimant les produits suisses sans s’interdire des incartades sur les chemins du Japon.

Exotisme toujours. Au Tsé Fung, unique restaurant chinois étoilé de Suisse, on goûte une cuisine cantonaise revisitée par maître Xu, dans un décor de soie, de rouges et de laque noire inspiré du tumultueux Shanghai des années 1930. En vedette : le traditionnel canard laqué, servi en deux temps, de deux manières différentes.

Un art de vivre
Si La Réserve fait les beaux jours de Genève et des Genevois, nombreux à apprécier ses tables et son Spa Nescens, la maison s’inscrit dans une plus vaste constellation de propriétés haut de gamme conjuguant étoiles, excellence, authenticité et (relative) simplicité.

Le Crans-Ambassador à Crans-Montana, Mont Cervin Palace, Monte Rosa et Schweizerhof à Zermatt, AlpenGold à Davos, Bellevue Palace à Berne, La Réserve à Zurich, Paris et Ramatuelle, et d’autres encore, le groupe, dirigé par le discret homme d’affaires Michel Reybier, s’investit uniquement dans des lieux de prestige, hors du temps.

lareserve-geneve.com
michelreybierhospitality.com