Christian Dior s’épanouit Rue du Rhône

Une fleur architecturale au cœur de Genève

Texte
Yannick Nardin
Copyright
Dior | Jonathan Taylor
Parution
Été 2024

Entre les bâtiments classiques de la rue la plus élégante de la ville, a fleuri un édifice extraordinaire: la nouvelle boutique Dior. Des pétales blancs forment sa façade, immaculés de jour et illuminés de nuit, en hommage à l’une des passions du couturier: les fleurs.

Imaginée par l’architecte Christian de Portzamparc, lauréat du Prix Pritzker, la nouvelle adresse de Dior à Genève affirme en grand la présence de la maison de luxe parisienne. De l’extérieur, cette fleur blanche monumentale met la rue du Rhône, la plus courue de Genève, au diapason de l’esthétique maison. Derrière ses immenses pétales, les espaces s’articulent sur plusieurs étages, le long d’une « tige centrale » : un puits de lumière et de verre s’élevant vers le salon privé du rooftop et plongeant jusqu’aux « racines » du premier sous-sol — dédié au prêt-à-porter Homme. Tous les thèmes chers au couturier sont subtilement agencés au gré des étages et salons privés. Ainsi, la décoration fait-elle la part belle à l’art, dans une atmosphère intimiste et raffinée. 

Fervent amoureux des fleurs, symbole de beauté naturelle et de sophistication intemporelle, le couturier les intègre dès ses premières collections. Ses robes sont brodées de pétales délicates, ses parfums inspirés par les jardins de sa jeunesse en Normandie. Au fil des décennies, chaque directeur artistique de Dior apporte sa propre interprétation. Dans les années 1960, Yves Saint Laurent introduit des imprimés floraux audacieux, tandis que John Galliano crée des robes de bal exubérantes ornées de fleurs en tissu luxuriant. Raf Simons réinterprète la thématique de manière plus minimaliste, par des motifs abstraits. Aujourd’hui, sous la direction de Maria Grazia Chiuri, le végétal reste source d’inspiration majeure pour la maison. 

Pour Christian Dior, le blanc incarne l’élégance, la pureté et la sophistication. Le couturier l’utilise volontiers seul, mais aussi en contrepoint de teintes plus foncées, ou en opposition au noir. Son premier succès en 1938, un tailleur pied-de-poule noir et blanc, se place déjà sous le signe de cette association. Le blanc est aussi omniprésent dans la collection Corolle de 1947, qui révolutionne la mode féminine avec ses robes fluides aux courbes florales et ses tailleurs structurés. Le début d’une nouvelle ère. Passionné par l’harmonie des couleurs et la perfection des formes, construisant ses silhouettes tel un architecte — ajustées toujours d’une touche de douceur —, le créateur ne renierait certainement pas la nouvelle fleur genevoise de la maison dont il a planté la graine.

dior.com