CERVO Mountain Resort

Hédoniste et engagé

Texte
Claude Hervé-Bazin
Copyright
CERVO Mountain Resort
Parution
Hiver 2024-2025

Plus besoin de voyager loin. Dans l’écrin (très) douillet de ce Design Hotel toisant le Cervin, se réunissent toutes les tentations planétaires en terme de luxe discret et durable. Une nouvelle manière d’appréhender le monde et ce qu’il peut nous offrir de plus beau.

Une bulle temporelle à l’abri de sa vallée, voilà le CERVO. Grandi au fil des ans, l’établissement plante ses sept chalets dans l’axe central du Cervin, en léger surplomb du cœur de Zermatt. Perfect vantage point, diraient les Anglo-Saxons.

Oubliez l’hôtel de papa-maman et les 5-étoiles guindés. Malgré le moelleux de ses lits Hästens, on ne vient pas au CERVO pour passer la nuit, mais pour vivre une expérience différente, dans une ambiance chaleureuse et décontractée. En toile de fond : une attention méticuleuse aux détails et un personnel impliqué corps et âme.

La devise du CERVO, Beyond Exploring, fait écho à la mission que s’est donnée Daniel F. Lauber, le propriétaire des lieux : imaginer l’hôtel du futur. Dépassant le concept de fusion développé en gastronomie, l’établissement invente la glocalisation. La rencontre heureuse du local et du global. D’un côté, les valeurs et les traditions alpines, l’envie d’intangibilité, de ressourcement dans un village préservé, ancré dans l’histoire et le terroir. De l’autre, la volonté de capter la quintessence des influences qui construisent les envies du monde d’aujourd’hui. Plutôt que de parcourir la planète en accumulant le CO2, façon digital nomad, pourquoi ne pas faire l’expérience du meilleur, sous un seul et même toit ?

Tables et philosophies
Le bien-nommé Bazaar donne le ton. Éclectique dans sa décoration orientalisante, palpitant d’énergie, il réunit autour de la table tout ce qui s’est jamais cuisiné de bon entre Istanbul et Pékin. Pas de mélanges hasardeux, mais un éventail soigné de mezzés et de petits plats aux exotismes authentiques. Des connus. Des méconnus. Des inconnus. Presque exclusivement végétariens.

Au CERVO, la conscience écologique n’est pas un porte-drapeau vide de sens. Les produits, de qualité irréprochable, sont surtout locaux. Et au Madre Nostra (14 points), le très réputé restaurant italien de la maison, conduit par le chef romain Davide Cretoni et gratifié d’une nouvelle terrasse panoramique, des systèmes compensent l’empreinte carbone des plats de viande et soutiennent le droit d’accès à l’eau potable pour tous.

Une fibre verte
Chacun, ici, apporte sa pierre à l’édifice. Restauration. Bar. Réception. Conciergerie. Housekeeping. Marketing. À chaque domaine ses ambassadeurs, choisis parmi le personnel pour réfléchir aux procès et les verdir.Suppression des sacs plastiques au spa. Culture sur place des herbes fraîches pour les cocktails. Tout compte. Le resort possède même désormais son Sustainability Development Manager !

Membre fondateur des Responsible Hotels of Switzerland, le CERVO s’est réinventé ces dernières années en pionnier de cet axe éco-conscient, notamment en se dotant de systèmes de chauffage par géothermie et récupération de la chaleur résiduelle, qui assurent 99 % de ses besoins en énergie ! Résultat : il croule sous les labels et les partenariats avec des réseaux spécialisés : Ibex fairstay, myClimate, Kind Traveler…

En quête d’harmonie
Concept fondamental du CERVO, le bien-être se décline à l’Ātman Mountain Spa sur fond de Cervin et sur des notes très voyageuses. Onsen d’inspiration japonaise, bain aux herbes thérapeutiques bhoutanais aux pierres chaudes, traitement au miel tibétain ou massages ayurvédiques, les soins y confinent aux philosophies orientales, dans un esprit constant de quête esthétique et d’harmonie entre le corps et l’esprit.

Le yoga et la méditation (gratuits pour les résidents) vont de soi. Sur place et parfois aussi en altitude, à l’occasion d’enseignements de mountain breathing, les yeux rivés sur les 4’000 m. Plus vivifiant encore, l’hiver verra organiser des sessions sauna-bain glacé, façon viking ! Deux fois par semaine au spa, et trois de plus durant l’hiver au Stellisee, en pleine nature, à 2’537 m, avec une sélection de thés du Bazaar pour se réchauffer…

Le sens de la communauté
Cette recherche d’équilibre, le CERVO la professe dans chaque domaine. Avec, en coin de tête, une priorité essentielle : faire de l’hôtel (ouvert à l’année, sauf en mai) une partie intégrante de Zermatt, un lieu de vie, où visiteurs et locaux se retrouvent à l’unisson.

Tout a commencé il y a des années autour de l’après-ski (dès 15 h tapantes), où DJs et musiciens donnent le tempo. Certains — et d’autres — reviennent lors du festival Unplugged et pour la season end party (The Last Waltz, 21 avril). Une manière d’ouvrir les lieux à tous, comme lors des rencontres artistiques, des expositions ou du CERVO Derby (22 février), une sympathique après-midi de ski old-school. Beaucoup d’events tournent autour de la gastronomie, notamment à travers des rencontres gourmandes aux côtés de chefs invités venus de tous les horizons… Mais cet hiver, ce sont les restaurants d’altitude de Zermatt qui descendent au CERVO (le 3 mars) ! Autant d’occasions de vivre le lieu et de faire résonner les voix de tous ceux qui façonnent ce bien joli coin de montagnes.

cervo.swiss