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Cent ans de golf
Sous le gazon de l’Omega European Masters, l’alpage
Fondé au cœur de la Belle Époque par une famille d’aventuriers britanniques, le premier golf du Haut-Plateau est devenu parcours mythique, cadre de l’un des plus prestigieux tournois du vieux continent : l’Omega European Masters.
Le premier drive du Haut-Plateau ne date pas d’hier. C’est à Henry Lunn et son fils Arnold, pionniers britanniques du tourisme à Crans, que l’on doit d’avoir tracé, dès 1906, les 9 premiers trous — sur ce qui n’était encore qu’alpages fleuris. Le sport des gentlemen était alors en plein essor, avec l’inauguration de clubs à Genève, Lucerne, Zurich et bientôt Montreux. L’aristocratie des golfeurs s’enthousiasma immédiatement pour la vue spectaculaire de ce parcours à 1’500 m d’altitude. Aujourd’hui comme hier, entre deux fairways et deux putts, les joueurs boivent le spectaculaire panorama sur les 4’000 alpins déroulés en vis-à-vis.
1924 vit la création du golf-club de Crans-sur-Sierre — un siècle, déjà ! Quatre ans plus tard, enfin, le 18 trous était achevé, dans l’euphorie retrouvée des Années Folles. Le golf s’inscrivait dès lors dans l’ADN du Haut-Plateau : les enfants, devenus caddies, puis professeurs, affirmèrent leur style de jeu. En 1939, l’Open de Suisse s’installa à Crans-Montana pour n’en plus repartir.
Des parcours de légende
Quatre-vingt-six ans plus tard, la station chouchoute ses parcours stars. Le 18-trous signé Ballesteros, réputé pour sa technicité et ses pentes raides, cadre (très) privilégié de l’Omega European Masters. Et le Jack Nicklaus, plusieurs fois élu « plus beau 9-trous de Suisse », alignant des fairways hostiles à la ligne droite exigeant une grande précision. Il s’agit, dans un cas comme dans l’autre, de savoir ajuster son coup : conséquence de la résistance de l’air réduite en altitude et des coups de vent alpins, les habitués ont une (petite) longueur d’avance !Depuis une décennie, le club travaille à améliorer encore les deux parcours. Plus de 21 millions de francs ont ainsi été investis sur la seule rénovation du parcours Severiano-Ballesteros, « chaque trou ayant fait l’objet d’une réflexion approfondie afin d’atteindre un équilibre entre niveau de difficulté élevé pour les professionnels et plaisir de jeu pour les amateurs », précise son directeur Pascal Schmalen. « Chaque franc gagné est réinvesti ici dans l’entretien et l’amélioration du parcours. Tees, fairways, bunkers, complexes de greens, tout a été repensé pour répondre aux standards du golf professionnel moderne, mais avec respect et conscience du passé. Nous mettons un accent tout particulier sur les détails qui contribuent à rendre l’expérience de jeu inoubliable — de quoi créer, combiné au panorama et à l’environnement naturel exceptionnels, une formule gagnante qui valorise la station et toute notre région. »
Le grand rendez-vous estival
« Vitrine de Crans-Montana à l’échelle internationale », l’Omega European Masters constitue aujourd’hui le tournoi — de loin — le plus important de Suisse, événement phare du DP World (European) Tour. Doté d’un budget supérieur à 10 millions de francs, il s’est engagé en faveur du développement durable et de l’économie circulaire, certifications Swisstainable et GEO à la clef.
Cette année encore, du 28 au 31 août, la compétition verra 156 des meilleurs professionnels du monde s’affronter pour décrocher la timbale sur le Haut-Plateau, parmi lesquels de nombreuses têtes d’affiche et les 30 meilleurs du Tour asiatique. Sans oublier un anonyme : l’heureux vainqueur du Mémorial
Olivier Barras, aussi ouvert aux amateurs, organisé en début d’été à Crans-Montana (24-26 juin) — en mémoire du champion suisse, natif de la station, décédé sur le circuit de Monza dans les années 1960, à l’âge de 32 ans.
Et l’hiver, alors ? Eh bien l’hiver, on joue sur simulateur, tandis que les poussettes remplacent les voiturettes sur le Severiano-Ballesteros. Direction la Snow Island pour une séance de ski, de snowtubing ou de luge, sous l’œil des parents installés à la buvette du driving range.
