
KA/NOA, 100 % Made in Italy
Sobre, élégant, décontracté, durable et pratique
Made in Italy, by Humans, for Humans. Ainsi va le slogan de KA/NOA. Fondée par un Transalpin sur les bords du Léman en 2017, la marque pour hommes se veut stylée mais sans effets de manches. Intemporelle, sobre et de qualité. L’idée ? Durer. Conjuguer tous les usages. Et passer, sans détour par la penderie ou la chambre d’hôtel, du rendez-vous professionnel à l’after-work ou la soirée entre amis.
La genèse de KA/NOA est intime et sans prétention. « Ne trouvant pas forcément ce que je cherchais sur le marché, j’ai dessiné et créé mon propre dressing », se remémore Bruno Grande, le fondateur de la marque. « Chaque modèle porte un nom et est comme un nouveau membre de la famille. Et, pour moi, la famille est essentielle ! », précise-t-il. Le nom ? La contraction des prénoms de ses enfants, Kaia et Noah.
KA/NOA est comme ça. Dans la simplicité et dans l’air du temps, tout en même temps. Proche, basique et sophistiqué. Contemporain et sobre en couleurs. Sans motifs. Et sans faute de goût — à l’image de l’emblématique chemise Conrad cintrée, au col retourné. Les vêtements de la marque, tendance confortables et infroissables, ont été pensés pour que chaque pièce de la collection puisse matcher avec une autre. Idéal pour boucler sa valise en 5 mn sans faux pas.
De l’horlogerie à la mode
Mais pourquoi se lancer dans la mode ? Pour Bruno Grande, l’itinéraire semble tracé. Entré chez Swatch Group en l’an 2000, il fait carrière dans l’horlogerie. Mais le Piémontais se souvient de la passion de son père, tapissier, pour la couture. De leurs dimanches partagés entre étoffes et coups de craie. Et lorsque le paternel tire sa révérence, KA/NOA devient hommage. Le nom coule de source. Il passe le témoin, d’une génération à une autre. « En italien, il évoque aussi un moyen de transport lent, le canoé. J’aimais cette idée de se laisser voguer, de donner du temps aux choses pour être faites et bien faites. La sensation d’un voyage. De là est né notre manifeste. »
Dans la mouvance du slowear
Antithèse de la fast-fashion, le prêt-à-porter de niche de KA/NOA est aussi chic que responsable. Son essence ? Une authenticité et une identité confinant à la nostalgie — s’inscrivant dans le même mouvement que la slow food, née dans ce Piémont un rien austère qui aime réfléchir avant d’agir. Une volonté de s’inscrire en faux contre le caractère éphémère de la mode et le superficiel.
Ses maîtres-mots ? Long terme. Localisme. Défense des savoir-faire. « Une vraie philosophie », précise Bruno Grande, qui s’acharne à penser et produire des vêtements 100 % Made in Italy. Tissus, boutons (en nacre et corne), fermetures éclairs… 100 %, vraiment, « du fil à l’étiquette » ! « Une folie ! », réagirent les premiers artisans du nord de la Botte consultés. Un cas unique dans la profession, au final, qui a débouché sur des relations de confiance et d’amitié avec nombre d’entre eux — comme Tallia di Delfino, fondé en 1903 à 50 km du Cervin, qui fournit laines d’excellence et tissus d’avant-garde. Derrière chaque élément se cachent des histoires de familles. Les faire travailler, c’est aussi préserver une tradition que l’Italie est en train de perdre.
Petit à petit, KA/NOA fait son nid, avec déjà 5 boutiques à Lausanne, Crans-Montana, Zurich, Verbier et Genève, et une ou deux ouvertures à l’horizon cette année. La vente en ligne, c’est bien, « mais il faut toucher pour comprendre », affirme Bruno Grande. Le style « luxe chuchoté » de la marque s’affirme et fait des émules. Elle habille notamment l’écrivain Joël Dicker — discret client de KA/NOA depuis ses origines. « La naissance d’une belle amitié, très authentique », précise Bruno. Faut-il en conclure que KA/NOA est également sur la voie du best-seller ?