Grandes tables d’été
Une gastronomie tout en légèreté
L’été venant, une cuisine pleine de délicatesse s’invite à la table des restaurants étoilés de Genève. Pétrie d’inventivité, elle évolue autour des produits de saison et du meilleur des potagers locaux, finement sélectionnés par des chefs-orfèvres.
Au firmament des tables genevoises
Face au Léman, un air de Belle Époque flotte au Woodward. À l’automne 2023, deux ans seulement après son ouverture, L’Atelier Robuchon s’y est offert un grand bonheur : 2 étoiles Michelin, cas unique à Genève. On déjeune ou dîne ici dans un cadre tout en rouge et noir, ancré sur une table haute ou au bar, face au théâtre de la cuisine ouverte. À la tête de la brigade, le chef Olivier Jean a fait escale à Taipei, Miami, New York et Montréal avant d’atterrir à Genève et de propulser l’Atelier Robuchon vers le firmament de la gastronomie locale. Sa cuisine ? Une partition tout en nuances et en esthétique, jonglant entre les plats signature maison et une farandole de smallplates taillés pour la dégustation, interprétation personnelle des meilleurs produits locaux de saison. Le menu végétarien, tout en finesse, en est une belle illustration, avec notamment son velouté de carotte soyeux et son risotto au safran et riz du Vully — cultivé aux confins des cantons de Vaud et de Fribourg. Pour l’accompagner : un couscous de crucifères.
Quai Wilson, 37
022 901 37 70
Tous les jours sauf dimanche et lundi 12 h-13 h 30, 19 h-21 h 15
Menu déjeuner mardi-vendredi CHF 79-89.-
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Dans le sérail du Beau-Rivage
Première grande table d’hôtel genevoise ouverte au public (en 1967), Le Chat-Botté (1 étoile Michelin) occupe un écrin à nul autre pareil : le bien-nommé Beau-Rivage, une maison chargée d’histoire, à l’âme généreuse, amarrée avec superbe face au lac — terrasse gastronomique au premier plan. Attaché au souvenir de l’Impératrice Sissi, l’établissement fait partie de ces palaces de légende, aux mains de la famille Mayer depuis cinq générations. Depuis septembre 2023, c’est un chef auvergnat qui, après quatre années en tant que sous-chef, y fait merveille : Mathieu Croze. Sa cuisine ? Française comme lui, sublimée par des notes acidulées asiatiques… et une cave spectaculaire. La raison y guide les choix d’ingrédients de saison et du terroir (végétaux omniprésents), venus du lac et des montagnes proches, et le cœur s’y emballe pour les menus à thème déclinés plusieurs fois l’an autour d’un produit phare. Là aussi, un surprenant menu végétal, puisant exclusivement dans le vivier local, est proposé.
Quai du Mont-Blanc, 13
022 716 69 20
Tous les jours sauf dimanche et lundi 12 h-13 h 30, 19 h-21 h
Menu déjeuner mardi-vendredi CHF 75-85.-
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Sur un air de Tosca(ne)
Les détails font la perfection et la perfection n’est pas un détail, affirmait Léonard de Vinci. L’adage semble avoir été taillé sur mesure pour la maison, établie aux Eaux-Vives (1 étoile Michelin). Tosca, comme Toscane. Fresque à l’italienne, toiles du défunt Marco Borgianni, verre soufflé de Murano, assiettes en bronze patiné, tissus florentins griffés Gucci et Pucci, soie, dentelle de Tavernelle… le cadre, chantant l’éternité de la Renaissance, fait écho à l’esthétique pure des créations du chef Ivan Baretti — formé à L’Arpège (Paris) et passé par l’incontournable Il Lago, référence italienne de Genève. Ses maîtres mots ? Raffinement, qualité et authenticité aux accents de Toscane, servis par la richesse de productions suisses et transalpines de premier choix, repensées sur des notes contemporaines, fraîches et inventives. Le raviolo aperto ? Au ragoût de côtes de blettes, citron vert et crevettes rouges de Mazara del Vallo. La côte de veau ? Au Gruyère affiné 24 mois, citron noir et dent-de-lion confit. A tavola !
Rue de la Mairie, 8
022 707 14 44
Tous les jours sauf samedi midi, dimanche et lundi 12 h-14 h, 19 h-22 h
Menu déjeuner mardi-vendredi CHF 59.-
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