Dans les cuisines du CaSy

L’escale conviviale

Texte
Claude Hervé-Bazin
Copyright
Luciano Miglionico
Parution
Juillet 2025

Ca pour Caroline, Sy pour Sylvain. Ou l’histoire d’un couple fusionnel, grandi de part et d’autre des Alpes Bernoises — entre marmites et politique —, qui a trouvé son équilibre en cuisine.

Si l’ambiance fait toujours beaucoup dans la réussite d’une entreprise recevant du public, au CaSy, elle est essentielle. « Un rêve a doucement grandi en nous d’avoir un jour notre propre établissement. On voulait créer un endroit convivial, ouvert à tous, inspiré de nos expériences professionnelles et de nos voyages, entre montagne et ville », affirment les heureux propriétaires, Caroline Ogi et Sylvain Stefanazzi Ogi. « Notre but ? Proposer un lieu de vie, pas seulement un endroit pour nourrir ou faire boire les gens. Un espace où l’on se sent bien, où l’on se rencontre et partage. » Mission accomplie : depuis l’ouverture fin 2021, la salle boisée épurée ne désemplit pas.

Pourquoi à Crans-Montana ? En une vingtaine d’années de vie professionnelle, toujours dédiée à l’hôtellerie et à la restauration, le couple a parcouru le pays entier et au-delà — St. Moritz (aux côtés de l’illustre chef Franz Faeh), Lausanne, Montreux, Zermatt, Whistler, Wengen, Zurich… Mais c’est ici que Sylvain plante ses racines. Ici que Caroline, fille du plus emblématique Président qu’ai jamais compté la Confédération, a développé les siennes. Saisons à Anzère, période au Café Bar 1900 avec la famille Studer-Mathieu, liens d’amitié anciens, la Bernoise n’est pas tombée du ciel par-delà le Wildstrubel.

Une table simplement bonne
Pas de prétention au CaSy. La cuisine, distinguée par l’entrée du restaurant au Gault&Millau (« une récompense qui nous touche et nous fait avancer »), refuse les chichis. Pas de noms ronflants, mais des appellations ludiques, histoire d’amener « un petit sourire aux lèvres », espère Sylvain. « C’est important que les gens s’arrêtent un moment et prennent le temps de lire. »

Lisons donc. Piochons entre Notre salade un peu plus que verte et le chili sin carne spécial vegan. La star ? L’easy cosy Casy burger. Un goûteux tong-twister empilant sur le veau sa dose de champignons portobello. Le taaaaaartare de bœuf comme on l’aime ici, aussi. Et comment l’aime-t-on ? Gourmand, avec roquette, fromage grana padano, huile de truffe, piment d’Espelette et crostini de focaccia. Il n’y a pas que le wagyu et le homard, dans la vie.

Aux côtés de ces incontournables, les plats valsent avec les saisons — toutes les six semaines, environ. Les voyages du couple saupoudrent actuellement la carte de coriandre et de citron vert (crevettes Pancho Villa), mais aussi de curry thaï (Babe is back from Thaïlande). Jusqu’à la prochaine inspiration. Et de ces dernières vacances en Norvège, va-t-il revenir quelque chose ?

Un team soudé
« Pour la carte, l’équipe de cuisine se met autour d’une table et tout le monde contribue à la création des plats. L’expérience de chacun est primordiale ! » s’enthousiasme Caroline. Le secret de la réussite ? « Le respect, le professionnalisme et l’envie de bien faire. » L’harmonie, même. Pas de coups de gueule du chef, ici, mais de la bonne humeur érigée en art de vivre.

Parmi les derniers arrivés, Théo le mixologiste du Bar Easy n’est pas qu’inventif : sirops, infusions, il fait tout lui-même, ou presque. « Il nous fait découvrir quasiment tous les soirs une nouvelle création, une idée ou un produit … et le reste du team n’est pas en reste ». Les vins, eux, sont moins exotiques. Du Valais surtout, de Sierre en particulier, mais pas seulement, sélectionnés en cave par Sylvain et Caroline — qui ont développé ainsi de « belles amitiés ». Tout, finalement, au CaSy, ramène à cela : la relation humaine.

casy-montana.ch