Crans-Montana en mode bike

La sente file entre les myrtilliers et les épicéas, titillant par moments l’apesanteur. À bâbord, la vallée du Rhône écarte sa gueule béante, toisée au sud par une palissade bleutée de 4’000 m fondus dans les nuages. Du blanc étincelant : Weisshorn, Dent Blanche, Cervin… Du roc. Des pentes griffées de vignes et des vergers en contrebas. Tout le Valais est là, en un coup d’œil imparable. L’agitation du bas ? Un lointain souvenir.

Les disciplines majeures du bike
Pas moins de 22 itinéraires cross-country et enduro balisés, totalisant 131 km, sillonnent les pentes sud des Alpes Bernoises au-dessus de Crans-Montana. De quoi s’offrir, au mieux, une descente magistrale de 2’350 m de dénivelé jusqu’en vallée ! Il y en a pour tous les goûts, du très accessible et ludique Family Loop tutoyant le Lac de La Moubra, au tout nouvel itinéraire homologué (AlpRide) traversant des paysages alpins intacts au départ du glacier de La Plaine Morte, via le lac Iton, le col des Gendarmes, le vallon d’Ertenze et le col de Pochet — « un tracé exigeant mais inoubliable pour les vététistes aguerris », souligne le directeur de Crans-Montana Tourisme & Congrès, Bruno Huggler.

« L’un des grands atouts du domaine VTT de Crans-Montana réside dans sa diversité. Le réseau s’étend de la plaine du Rhône jusqu’au glacier de La Plaine Morte, à 3’000 m d’altitude ! Les sentiers des zones basses sont généralement praticables de mars à novembre, ceux autour de la station de mai à octobre et les hauteurs dès la fin juin. De quoi offrir une grande richesse paysagère, mais aussi une vraie flexibilité saisonnière ! »

« La station possède les infrastructures et le terrain adaptés pour plusieurs disciplines majeures : enduro, downhill et cross-country. Après deux éditions couronnées de succès de l’Enduro World Series, nous nous sommes orientés vers le cross-country dans le cadre des Championnats du Monde Mountain Bike UCI 2025. C’est une discipline spectaculaire, très médiatisée, et surtout la seule à figurer au programme olympique. Ce qui ne nous empêche pas de poursuivre le développement du downhill ! »

Un domaine engagé
Si le long cours a ses (nombreux) aficionados, la vedette, de juin à octobre, ce serait plutôt le bikepark. Un coup de télécabine jusqu’à Cry d’Er et hop, 3 pistes de DH (Downhill) se présentent — sans oublier une verte d’initiation inaugurée cet été. La rouge Mont-Lachaux, juste là, cumulant flowline rapide au long des crêtes herbeuses, virages relevés, petits sauts puis racines en forêt — de quoi sentir vibrer la vie en soi. Un peu plus bas, la bleue Merbé, léchée par les épilobes, parfaite pour s’initier. Et la noire Chetseron, en version rocailleuse, pour se secouer les entrailles… « Un site évalué positivement par les responsables des UCI Mountain Bike World Series, qui considèrent que le potentiel pour une épreuve de Coupe du monde est bien réel », précise Bruno Huggler. Dans tous les cas : 400 à 500 m de dénivelé pour 7 à 10 mn d’adrénaline.

Pour les authentiques casse-cou, le guide s’impose. Dans le viseur : une longue descente minérale et pulvérulente sur les flancs de La Plaine-Morte, entrecoupée de névés. Des petits. Des gros. Des profonds… Un pied à terre ici pour éviter de finir le nez dans la sloche, une part de tarte à la cabane du Wildstrubel, puis le grand plongeon vers le superbe lac (de barrage) de Tseuzier, à force de larges switchbacks alternant runs rapides, virages serrés et chausse-trapes. Tiens, un tunnel ! L’horizon vire au bleu glacier et au vert forêt. Déjà, les clarines des vaches d’Hérens résonnent par-delà les freins qui grincent. La suite est au bon vouloir de chacun : le car postal, la route pour regagner la station peinard, ou un tête-à-tête encore plus vertigineux avec un bisse trompe-la-mort…

crans-montana.ch