CCIG, la force tranquille de l’économie genevoise

Chambre de Commerce, d’Industrie et des services de Genève

Texte
Claude Hervé-Bazin
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Fondée en 1865, la Chambre de Commerce, d’Industrie et des services de Genève occupe l’historique et élégante Maison de l’économie, aux airs de banque prospère et discrète. Un service public? Nullement. Association autonome, de droit privé, la CCIG s’impose comme l’interlocutrice privilégiée des autorités dans la sphère de l’économie genevoise.

Le plus important réseau d’affaires cantonal
Sa mission ? « Éclairer le gouvernement cantonal et fédéral, leur adresser des demandes et des suggestions (…) et propager les principes de liberté commerciale », précisait le banquier et homme politique Ernest Pictet lors de la fondation de l’association. La CCIG a ainsi permis la création des Ports-Francs (1887), de l’École de Commerce (1888) et de l’Alliance des Chambres de Commerce Suisses (1956), tout en s’engageant contre les tarifs douaniers, pour la création d’un bureau de certification des origines et, toujours, en faveur du développement des transports dans le canton et la région.

Aujourd’hui, il s’agit d’assurer une économie forte et pérenne pour Genève. En se faisant entendre lors des votations et en aidant à améliorer les conditions cadre essentielles : aménagement, énergie, fiscalité, mobilité. En favorisant les échanges et rencontres et la promotion de ses près de 2’500 entreprises membres, représentant quelque 120’000 emplois. En les soutenant, aussi, à travers ses analyses de marché, ses ressources en intelligence économique et son service Export qui facilite les formalités douanières. Et en promouvant bonnes pratiques, digitalisation et durabilité.

Un large éventail d’entreprises
Au fil des générations, le conseil de la CCIG a évolué : aux côtés de la banque et de l’horlogerie — moteurs historiques de l’économie locale —, fonderie, tabac et tannerie des origines ont cédé la place à la chimie, à la pharmacie, aux technologies de l’information… Qui appartient à la Chambre aujourd’hui ? Beaucoup de PME, « épine dorsale de notre tissu économique », précise Vincent Subilia, à la tête de l’organisation. Des sociétés aux racines ancrées dans le terroir genevois, comme la Banque Pictet (fondée en 1805 !), la Banque Cantonale de Genève (1816) ou la CGN (1873). De nombreuses sociétés internationales siégeant ou non dans le canton, comme les géants de création de fragrances Firmenich et Givaudan, le leader mondial du transport maritime MSC, etc. La CCIG compte aussi dans ses rangs des pépites de l’innovation, dont le légendaire CERN, qui a vu naître l’Internet, et deux Grands Prix de l’économie, la fondation Artanim (Dreamscape) associée aux studios de Steven Spielberg, et ID quantique, leader du cryptage de réseau sécurisé quantique.

Des événements phares
Depuis plus d’une décennie, la CCIG remet en effet chaque automne, avec l’État de Genève, le Prix de l’économie genevoise, le Prix de l’innovation et, depuis 2021, le Prix de l’égalité.

Si la visibilité ainsi acquise est grande, rien n’égale l’événement phare de 2023 : le 13e Congrès mondial des chambres de commerce, co-organisé, du 21 au 23 juin à Palexpo, par la CCIG et la Fédération mondiale des chambres (WFC), regroupant 42 millions d’entreprises de 120 pays. « Le plus important événement organisé par la CCIG en 158 ans d’histoire », s’enthousiasme Vincent Subilia, idéal pour « mettre en avant le savoir-faire helvétique ». Au programme : une quarantaine de rencontres, ateliers et conférences, en présence de 80 orateurs et 1’500 participants de haut vol venus de plus de 80 pays — dont les dirigeants de l’OCDE, l’ONU et l’OMC. Le thème central est d’actualité : le multilatéralisme au service de la paix et de la prospérité. « Ce multilatéralisme dont la ville est le berceau et le bastion, une denrée rare et précieuse, qui fait l’esprit de Genève » conclut Vincent Subilia.

ccig.ch