Lina Jakobi

Le Cervin au féminin

Texte
Sophie de Charbevel
Photo
Lina Jakobi
Parution
Hiver 2020-2021

Elle est jeune, ambitieuse et rien ne l’arrête. À 24 ans seulement, Lina Jakobi se lance à corps perdu dans une carrière de photographe et de cinéaste, spécialisée dans le sport et l’outdoor. À son actif: un goût marqué pour la Suisse — et pour Zermatt en particulier.

Est-ce son enfance passée dans la belle région accidentée (et viticole) du Rheingau, près de Wiesbaden? Son grand-père photographe et amoureux des montagnes qui l’a influencée? Son père qui n’a cessé d’immortaliser la famille lors des vacances sur les planches à Splügen (GR) ou aux Diablerets (VD)? Une chose est sûre: Lina Jakobi conserve pour ces souvenirs d’enfance une tendresse affirmée et une passion pour l’image et les grands espaces.

Sportive acharnée, elle pratique d’abord ski, cyclisme et randonnée avec ses parents et frères et sœurs, puis foot et handball à l’adolescence. Elle se tourne ensuite vers le mountain bike et le running, avant d’adopter le cyclisme sur route. Deux choses comptent plus que tout: la sensation de l’effort et le plaisir du bain de plein air.

Très tôt, Lina saisit à son tour l’appareil photo pour fixer le monde par sa propre lucarne. Les premiers sujets s’imposent d’eux-mêmes au gré de ses sessions de skateboard et de snowboard. Suit, après son Abitur (Lina est allemande), un long voyage de six mois et sa litanie de paysages magiques. La jeune femme dépose ses images sur Instagram, entre en relation avec d’autres passionnés, en rencontre certains et part même en petit groupe s’attaquer aux belles lumières de l’aurore, en montagne. Peu à peu, un projet se dessine. Lina sera photographe et cinéaste. Un terrain l’attire plus que tous les autres: celui de l’homme confronté à la nature, à sa puissance et à ses propres limites.

Armée de son Sony Alpha 7iii (hybride photo-vidéo) et de son drone DJI Mavic 2 Pro, Lina parcourt aujourd’hui le monde en quête d’images mémorables. Ses pas la mènent régulièrement en Suisse. Dans la roue du cycliste Lukas Rathgeber, qui a enchaîné cet été 70 cols alpins et 76’000m de dénivelé positif en tout juste 17 jours. À Zermatt aussi, où elle a shooté le festival Unplugged 2019 avant de s’envoler à bord de l’un des appareils d’Air Zermatt. Son premier vol en hélicoptère. L’opportunité de s’imprégner de la beauté intangible des sommets alpins émergeant entre mer de nuages et soleil déclinant. Et le bonheur d’inscrire dans la case mémoire un instant privilégié.

linajakobi.com