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Emily Shaw
La magie de l’hiver
Envoûtée par la puissance de la montagne suisse, la jeune Anglaise a acheté un appareil photo peu après s’être installée à Verbier et a commencé à collectionner les flocons et les plus beaux instants. Premier bilan en images, après une décennie de bonheurs en Valais.
Elle n’en revient toujours pas de vivre dans la station-star des Alpes. Grandie dans les grisailles du Yorkshire, Emily Shaw arrive à Verbier un beau jour d’hiver de 2014 pour occuper un emploi de service pour la saison chez Bramble Ski — compagnie réputée spécialisée dans la gestion des superchalets. Trop beau, ces montagnes enneigées ! Durant son temps libre, la jeune fille se met rapidement au ski, puis à la photographie. Une pulsion, comme pour prouver par l’image que, oui, vraiment, sa vie ici n’est pas un rêve.
Toujours fidèle au poste chez Bramble, la jeune Britannique, aujourd’hui âgée de 32 ans, n’a pas pour autant lâché son appareil. Bien au contraire. Améliorant peu à peu sa technique, entraînant son œil et poussant toujours plus avant ses explorations de la nature valaisanne, la photographie n’a cessé de prendre davantage de place dans son existence. Depuis quelques années, un drone est venu ajouter l’aérien à sa panoplie d’angles. « Un nouveau champ des possibles s’est ouvert à moi, multipliant les perspectives, me permettant de capter des lieux autrement inaccessibles et me poussant à davantage de créativité », précise l’intéressée. L’occasion aussi de découvrir l’abstraction, neige aidant.
L’hiver, voilà son dada. Les hivers blancs, bien sûr. La magie d’une poudreuse tout juste tombée, surprise à l’aube, encore vierge d’empreintes. « Des paysages de contes de fée ». Des instants suspendus. Comme cette image d’un couple sous son parapluie, bras dessus bras dessous, par une nuit de Noël lourde de flocons — si denses que les chasse-neige ne parvenaient plus à suivre la cadence. Sa photo favorite.
Pas de message subliminal, affirme Emily, mais une simple quête de « beauté pure », à jamais inassouvie et réincarnée à chaque nouvelle tempête, à chaque nouveau blizzard. La nature décide. Elle conserve bien dans un tiroir une liste de lieux à ajouter à sa collection d’images, « mais c’est généralement la spontanéité qui produit mes meilleurs clichés », croit-elle savoir. Pour une belle photo, c’est sûr, elle « déplacerait des montagnes ».
S’améliorer, encore et toujours. Explorer le noir-et-blanc pour sublimer les intenses jeux d’ombres et de lumières des Alpes et transmettre un sens plus puissant encore d’intemporalité. Développer des narratifs et adopter une approche plus documentaire de la photographie. Les idées et les envies ne manquent pas. Présente sur Instagram, Emily vend depuis peu ses images de Verbier encadrées sur la plate-forme Etsy, en tirages d’archives ou sur plaque d’aluminium brossé. Et elle vient aussi d’être engagée pour des shootings par des hôtels de la station. Une voie pour le futur, peut-être, même si l’essentiel, en vérité est ailleurs. La photo ? « Un moyen d’exprimer ma créativité et de repousser mes limites, tant physiques qu’artistiques », conclue la jeune femme.