Tero Repo

Texte
Claude Hervé-Bazin
Photo
Tero Repo

Venu du froid et toujours prêt à s’y replonger, le photographe finlandais Tero Repo s’est installé à Vollèges, aux portes de Verbier, pour l’amour du ski… et d’une jeune Suisso-australienne devenue son épouse. Son univers: big mountain et freeride. Petit aperçu de ses talents et de ceux de ses sujets préférés.

Ses images font tourner la tête: où est le haut? Où est le bas? Où est le rider? Est-ce lui, là, noyé dans ce large cadre faisant la part belle à la montagne? Tero Repo aime magnifier les cimes, pourvu qu’elles soient hautes, raides, enveloppées de blanc et nimbées de soleil. «Pour moi, l’action n’est pas l’essentiel, précise-t-il. C’est la lumière. Et le freestyle apporte cette dose de liberté qui permet de mieux la mettre en valeur.»

On pourrait croire que les freeriders se lancent dans la pente sur un coup de tête. Que le photographe est un peu là par hasard… Loin s’en faut. Tout est pensé, calculé, évalué. Tero est un bosseur, qui ne laisse rien au hasard: l’angle est précisément choisi, le passage décidé avec le rider en fonction de l’heure et – toujours – de la lumière. «Sur 60-70 jours de shooting par an, j’ai peut-être 2 à 3 bons jours en tout, précise le photographe. A chaque sortie, j’essaye de ramener au moins une bonne image, mais rien n’est garanti. C’est un jeu de patience.» Ses spots préférés à Verbier? «Difficile à dire. La région a été photographiée sous toutes les coutures par les meilleurs… La concurrence est rude. Je dirais les Attelas – et des coins pas forcément ultra spectaculaires, mais qui m’inspirent.»

Tero a collaboré avec les plus grands: Xavier de Le Rue (qu’il suit de près), Samuel Anthamatten, Sam Smoothy, Phil Meier, Andreas Fransson, Candide Thovex… A-t-il déjà pris trop de risques? Avoir été tiré avec difficulté d’une avalanche par un ami, lui a, dit-il, appris à faire encore plus attention. Le lourd matériel est un handicap pour se déplacer sur les pentes les plus raides et il faut s’armer de crampons et pic à glace pour s’arrimer – même si les meilleurs points de vue se découvrent plus souvent d’une crête voisine ou d’hélico. «La sécurité est essentielle pour moi, dit Tero. Nous ne prenons jamais de risques inutiles. Nous attendons les bonnes conditions. Parfois, il arrive même de devoir laisser tomber une image.» Qu’importe, Tero est philosophe, et patient. Et, à défaut, il se défoule sur la piste de hockey: il fait partie de l’équipe des Verbier Polar Bears!

www.terorepo.com